Mohamed Hamidi
Né en 1941 à Casablanca
Vit et travaille entre Azemmour et Casablanca
En 50 ans de création et tout au long d'un parcours d'une variété et d'une richesse exceptionnelle, Mohamed Hamidi est aujourd'hui l’une des plus grandes figures de la peinture marocaine.
L'artiste a tout exploré, du figuratif à l'abstrait, des nus aux nature mortes, des thèmes de l'Afrique à l'Europe, avec une seule constance : la ligne, les signes-symboles et les couleurs.
Le caractère affirmé de l'œuvre de Hamidi transparait dès les premiers dessins muraux de son enfance. Il a été formé à Paris, en 1962, dans l'atelier du grand peintre décorateur et "fresquier" Jean Aujame. En 1969, date charnière pour l'Histoire de l'Art marocain en 1969 il a participé au manifeste de la Place Jamaa El-Fna. Cette exposition-réflexion sur la culture nationale et l'identité du Royaume en pleine période postcoloniale, menée et organisée avec d'autres artistes majeurs de l'Art marocain restera fondatrice de l'Art moderne au Maroc.
Durant cette courte période , la réflexion de Hamidi le porte à approfondir ses recherches et ses travaux sur le cubisme, la nature morte et le nu qu'il interprète selon ses dire "à sa façon" : fragmentée et géométrique. La ligne et le corps non visibles pour dépasser les tabous sont sa marque de fabrique. Sans relâche, Hamidi le précurseur essaye, étudie et apporte sa touche reconnaissable entre toutes en intégrant des influences multiples. Hamidi se tourne ensuite vers l'architectural, l'utilisation de plans, de masses et de formes colorées qui s'interpénètrent, séparés par l'usage récurent de la ligne qui caractérise de façon indélébile l'œuvre de l'artiste.
Enfin, en collaborant avec les artistes tels que Melehi, Belkahia, Chebâa, et convaincu de l’urgence de la création d’un art contemporain réellement marocain, tourné vers la modernité tout en étant ancré dans la tradition esthétique marocaine, Hamidi participe à l'essor de l’enseignement de l’histoire de l’artisanat marocain, du travail du tapis et du bijou à la céramique. Cet engagement au service de l'artisanat est d'ailleurs très largement réutilisé dans son travail.
Hamidi, tout au long de sa carrière, n'a eu de cesse de revisiter et transcender les thèmes, les formes et les couleurs, le mouvement et le corps humain teinté d'un érotisme tout en pudeur, sans cesser de se renouveler.
En 2019, deux de ses œuvres ont été acquises par le Centre Pompidou.