Amina Agueznay - Joana Choumali - Ghizlane Sahli
Sous le titre Le jardin en soi, cette exposition explore la part secrète de tout un chacun en même temps que notre rapport physique inévitable et quotidien au textile, comme la «couche qui nous sépare du monde extérieur» (1).
Crochetée, tissée ou brodée, de soie ou de laine, la matérialité des œuvres de l'exposition invite à explorer notre rapport à l'intime et notre rapport au temps, dans un lien omniprésent avec la Nature. Qu'il s'agisse du jardin intérieur, du jardin d'Eden, du jardin de pierreries de l'Epopée de Gilgamesh, il apparaît ici, selon la théorie de Michel Foucault (2) comme une hétérotopie, un espace d'intimité, un espace à part qui configure ou reconfigure le monde à sa manière. Ainsi, le jardin devient métaphore.
Il incarne un espace bienveillant invitant à une (re)connection avec la joie et la puissance. Le jardin en soi devient le lieu d'imaginaires variés qui alimentent une définition plurielle et complexe d'un mouvement nourri des urgences du monde contemporain.
1: Entretien avec Michel Gauthier : réalisé lors de l'exposition Lignes de Vie Sheila Hicks Centre Pompidou,2018
2: Michel Foucault, Dits et écrits,1984, pp. 46-49